Appel à la grève illimitée chez Lidl autour du travail le dimanche: "Il faut que ça reste du volontariat"

Plusieurs syndicats de salariés de Lidl appellent à la grève illimitée à partir de jeudi. En cause, la volonté de la direction de généraliser l'ouverture de ses magasins les dimanches et les jours fériés dès le 1er juin prochain.
"Le salarié n'a rien demandé", réagit Thierry Chantrenne, délégué CGT, l'un des syndicats qui appelle à la grève. "Les gens veulent travailler, il n'y a pas de soucis, mais il faut que ça soit un réel volontariat et pas une obligation comme eux veulent le mettre en place." Selon la loi, le travail le dimanche doit être basé sur le volontariat, mais il existe de nombreuses dérogations dans le secteur privé qui permettent aux entreprises d'obliger leurs salariés de travailler les dimanches.
De plus en plus d'entreprises mettent en place le travail le dimanche. "Depuis une vingtaine d'années, il y a une amplification sous la pression de la demande du consommateur", note sur RMC Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.

Mais cette "évolution de société pose des problèmes de rythme de vie", selon ce spécialiste. "Nous travaillons parce que ça nous donne des revenus, cela nous permet de nous épanouir, mais nous avons aussi besoin d'avoir du temps pour nous et pour nos proches", remarque Bernard Vivier au micro d'Apolline Matin.
Le délégué CGT de Lidl Thierry Chantrenne critique également le montant des primes proposées par la direction aux salariés qui travailleraient le dimanche. Trop faibles au vu de l'effort demandé. "Une dame qu'on va obliger de travailler un dimanche, elle sera payée à 30%. Si elle gagne 15 euros, elle va gagner 5 euros en plus par heure travailler. Si elle travaille 5 heures, elle va gagner 25 euros brut quoi. 20 euros net", détaille-t-il.
La direction se défend d'avoir tenu des discussions avec les syndicats et assure qu'aucun de ses supermarchés n'est annoncé fermé jeudi. L'intersyndicale a été rejointe par la CFDT, la CGT, la CFTC et FO, mais l'UNSA, le syndicat majoritaire, ne s'est pas associé à cet appel.
L'enseigne allemande traverse une période mouvementée en ce début d'année 2025. Le discounter ne parvient pas à faire progresser ses parts de marché et son vice-président a démissionné fin janvier.
RMC